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Ukraine au festival de Cannes

15 Mai 2014
cannes-2014-ukraine

La 67e édition du festival cinématographique de Cannes a débuté hier, mercredi le 14 mai. Rendez-vous le 24 mai pour découvrir de Palmarès final.

Cette année, l’Ukraine y présente 2 longs métrages : La tribu (Plemya), le premier film de Myroslav Slaboshpytskiy projeté dans le cadre de la Semaine de la critique ainsi que le documentaire Maïdan de Sergeï Loznitsa diffusé dans les Séances spéciales hors compétitions.

La tribu (Plemya) de Myroslav Slaboshpytskiy
Le héros principal du film La tribu est Sergey, un jeune garçon sourd et muet qui entre dans un internat et doit subir les rites d’une bande installée dans l’école. Il tombe amoureux de la jeune fille Anna, issue de cette bande et qui se fait prostituer pour survivre et quitter l’Ukraine.

Plemya, The Tribe

Myroslav Slaboshpytskiy rend hommage au cinéma muet, car le film est réalisé en langage de signes, sans voix off, ni sous-titre. Les acteurs sont également sourds et muets.

Myroslav Slaboshpytskiy

Le réalisateur explique son choix : « …mon objectif principal, c’était de réaliser un film muet plus réaliste, facilement compréhensible sans paroles. De nos jours, il y a beaucoup de longs métrages qu’il suffit d’écouter pour comprendre. Et d’un autre côté, il y a des films où les acteurs restent silencieux tout le temps. Mais là, avec La tribu, j’ai trouvé un autre chemin. La langue des signes, c’est comme une danse, un ballet, ou du théâtre kabuki, mais sans aucun grotesque, car les gens communiquent comme ça pour de vrai. »

Le réalisateur explique qu’il ne voulait pas faire ce film avec les acteurs entendants, car les personnes sourdes utilisent leur corps pour communiquer, qui est le langage naturel et très personnel et c’est cela qui l’intéressait.

Projection à Cannes mercredi 21 mai. Voici la bande annonce du film :

Maïdan de Sergeï Loznitsa
Sergeï Loznitsa est déjà connu à Cannes par ses deux films précédents Mon Bonheur et Dans la brume. Cette année, il présente Maïdan, le documentaire qui décrit les événements qui se sont déroulés à Kyïv de novembre 2013 à mars 2014.

Sergeï Loznitsa

Voici ce que le réalisateur explique sur le film : « Avec «Maïdan», c’était la première fois dans ma carrière que je suivais les événements de la « vraie vie », au jour le jour. C’était une expérience étrange et stressante.
En général, quand je débute un documentaire, je commence par établir la structure complète du film dans ma tête. Je sais exactement comment le film commence, comment la narration se développe et comment il se termine.
Tourner «Maïdan» a été une expérience complètement différente. Je ne savais pas à quelle fin m’attendre. Mon objectif est de faire venir le spectateur à Maïdan et de lui faire vivre les quatre-vingt-dix jours de révolution, au jour le jour.
»

Projection à Cannes mercredi 21 mai. Voir la bande annonce du film.

Un autre film de Loznitsa, Les ponts de Sarajevo sera diffusé dans le même programme des Séances spéciales.

L’Ukraine présente aussi 5 courts métrages dans Short Film Corner sélection hors compétition. Au sein de cette sélection, 3 films sont 100% ukrainiens :
Les choses ordinaires (The ordinary things) d’Oleksandr Ratii
Yin ou que faire avec ça (Yin, and what to do with it) de Myroslava Khoroshun
Abonné (Abonent) d’Oksana et Maryna Artemenko

Deux autres courts-métrages sont réalisés en coproduction :
L’amour change (Love changes) de Jane Kapriss (Etats-Unis, Ukraine)
Balagère, la correction de la réalité (Balazher. Korrekturen der Wirklichkeit) de Lesia Kordonets (Suisse, Ukraine)


> Cliquez ici pour voir le synopsys et les détails des ses courts-métrages
(NA ! Pour voir les films ukrainiens, faites le tri par pays dans l’onglet Recherche à droite)

> Voir le programme du Short Film Corner

Entre autres, les vidéos sur Maïdan présenteront Babylon’13 , les étudiants de l’Université du théâtre, du cinéma et de la télévision de Kyïv ainsi que les journalistes de la chaîne télé Hromadske.

Dans la sélection Cannes Classics, LA COULEUR DE LA GRENADE (SAYAT NOVA) de Sergei Parajanov (1968, 1h17), sera montré au public du festival. C’est une restauration financée par la Film Foundation-World Cinema Project (New York) et réalisée en 4K par L’immagine Ritrovata.

En tout, 5 films dans la sélection principale, 14 dessins animés, 2 films pour les enfants et un programme spécial sur Maïdan, ce qui fait un record du cinématographe ukrainien au festival cette année.

Rapellons que l’Ukraine a déjà gagné deux palmes d’Or du court-métrage à Cannes en 2005 pour Podorozhni (Les voyageurs) d’Igor Stermbitskyi et 2011 pour Cross de Maryna Vroda.

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Sources :
www.festival-cannes.com
www.semainedelacritique.com
www.telerama.fr/festival-de-cannes
soiffrontoffice.cannesinteractive.com
www.lemonde.fr/festival-de-cannes
www.bbc.co.uk/ukrainian/entertainment
forbes.ua