___

Cinéma, conférences, tables rondes au MuCEM à Marseille

16 Oct 2014
cinema-grenier-images2

Cette année MuCEM à Marseille présente 2 programmes consacrés à l’Ukraine. Il s’agît d’Histoires d’Odessa et du cycle de cinéma ukrainien (Ukraine, grenier d’images).

Histoires d’Odessa

En raison de la situation en Ukraine, la grande exposition Les Chemins d’Odessa, qui devait se tenir au MuCEM à l’automne 2014, a dû être reportée.

Pour autant, Odessa n’est pas oubliée. Le MuCEM maintient la programmation culturelle imaginée à l’occasion de l’exposition : à travers conférences, documentaires et cinéma, seront évoqués l’histoire d’Odessa, le destin de l’Ukraine, la profonde crise que traverse le pays…

Programme d’Histoires d’Odessa :

16/10

RENCONTRE & DÉBAT (à 18H30)
Table ronde géopolitique : entre Russie et Europe, l’Ukraine
Avec Jean Radvanyi (professeur à l’INALCO, membre du conseil scientifique du Liebnitz Institut für Landerkunde), Alexis Prokopiev (militant pour les droits humains et écologiste né à Moscou, président de l’association Russie-Libertés) et Anna Garmash (membre du collectif « Euro Maidan France »). En convoquant experts et témoins directs des événements, cette table ronde dresse un état des lieux de la situation : aujourd’hui, à l’automne 2014, où en est l’Ukraine ? Entre Europe et Russie, où va-t-elle ?

SPECTACLE / CRÉATION 2014 (à 20H30)
Contes d’Odessa
Une proposition de Macha Makeïeff. D’après Les Contes d’Odessa d’Isaac Babel et Lumières d’Odessa de Philippe Fenwick. Avec Macha Makeïeff, Philippe Fenwick, Sergueï Vladimirov, Philippe Borecek, Philippe Arestan.

Entre délectation littéraire et théâtre de rêverie, cette soirée met en scène et en écho deux auteurs, deux textes, deux époques, autour d’une seule ville: Odessa.

17/10

RENCONTRE & DÉBAT (à 19H)
Histoire(s) d’Odessa, conférence en images
Avec Francis Conte (professeur émérite de civilisations russe et soviétique à la Sorbonne).
Un voyage en images à travers l’histoire d’Odessa, évoquant les réalités et les imaginaires complexes de cette ville singulière. Depuis ses origines grecques (comparables à celles de Marseille), jusqu’à sa deuxième naissance et son essor exceptionnel au XIXe siècle, puis son renouveau actuel dans une Ukraine en proie aux troubles.

CINÉ & CONCERT (à 21H)
Arsenal
D’Alexandre Dovjenko (Ukraine, 1929,1 h 06), VOSTF, 35 mm. Avec Semen Svachenko, Amvrosiï Boutchma, Mykola Nademskyi. Création et accompagnement au piano: Michel Mytrowytch (pianiste accompagnateur au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et à l’École du ballet de l’Opéra de Paris).
Ukraine, 1918. Tandis que l’hécatombe se poursuit sur le front ukrainien, la misère accable la population. Démobilisé, Témich travaille dans l’usine Arsenal de Kiev, foyer de l’insurrection des ouvriers bolcheviques. Ils défendent héroïquement leur usine face aux contre-révolutionnaires. Le combat est inégal, mais Témich paraît invincible : les balles ne l’atteignent pas.
Film militant à la gloire de la révolution, Arsenal n’en reste pas moins un chef-d’œuvre épique, au lyrisme puissant.

Présenté par Lubomir Hosejko (historien du cinéma, directeur du Ciné-club ukrainien de Paris).

18/10

TABLE RONDE (à 17H)
L’Ukraine, un sujet de cinéma
Avec Lubomir Hosejko (historien du cinéma, directeur du Ciné-club ukrainien de Paris), Igor Minaiev (réalisateur) et Eugénie Zvonkine (maître de conférences à Paris VIII, spécialiste de Kira Mouratova).
L’évolution de la production des studios de Kiev et d’Odessa, ses mouvements, ses films à portée universelle et à thématique française, ses grands réalisateurs (A. Dovjenko, Y. Illienko, S. Paradjanov, K. Mouratova).
Constat de repli grégaire, dès l’indépendance en 1991, puis refondation de l’industrie du cinéma avec la révolution Orange et ses conséquences : unilinguisme et bilinguisme, clivages idéologiques,producteurs indépendants, films de femmes. Le Festival Molodist et le Festival d’Odessa – promoteurs du premier marché du film en Ukraine.

CINÉMA (à 18H30)
La Croix de pierre
De Léonide Ossyka (Ukraine, 1968, 1 h 22), VOSTF. Avec Danylo Iltchenko, Borislav Brondoukov, Kostiantyn Stepankov. Afin d’émigrer au Canada, un paysan vend tout ce qu’il possède. Il est détroussé par un voleur…
Violence dramatique, naturalisme virulent, beauté ascétique… Un film culte, révélateur de la vitalité créatrice de la nouvelle vague ukrainienne des années 1960.
Présenté par Lubomir Hosejko.

CINÉMA (à 21H)
Les Longs Adieux
De Kira Mouratova (Ukraine, 1971, 1 h 35), VOSTF. Avec : Zinaïda Charko, Oleg Vladimirskyi, Youriï Kaiourov.
Evguenia élève seule son fils qui, devenu adolescent, décide de partir vivre avec son père. Elle fera tout pour le retenir… Tourné en 1971, ce film fut censuré jusqu’en 1987, aussi bien pour ses audaces formelles que pour la noirceur de son regard sur la réalité soviétique brejnévienne.
Présenté par Eugénie Zvonkine (maître de conférences à Paris VIII, spécialiste de Kira Mouratova).

19/10

CINÉMA (à 15H)
Rez-de-chaussée

D’Igor Minaiev (Ukraine, 1989, 1 h 10),VOSTF. Avec Maxime Kisselev, Evguenia Dobrovolskaia, Svetlana Krioutchkova.
Une transposition de Carmen dans la société soviétique de la fin des années 1980 : régime en décrépitude et réalisme perestroïkien constituent le décor d’un duel charnel entre le timide Sergueï et la sensuelle Nadia.
En présence du réalisateur.

CONFÉRENCE EN IMAGES (à 17H30)
Les Fantômes d’Odessa
Par Christophe Boltanski, grand reporter au Nouvel Observateur.
« Odessa n’était, pour moi, qu’un nom, un point de fuite, ce repère vers lequel on dirige le regard et qu’on ne voit pas.
Il se résumait à une poignée de mots et d’images, en partie investis par le cinéma et la littérature – escalier, opéra, traîneau, samovar. Je suis allé à Odessa sans trop savoir ce que je cherchais et puis j’ai enquêté, parce que c’est mon métier. Sur un massacre : la mort d’une quarantaine de personnes dans l’incendie de la maison des syndicats, le 2 mai dernier. Sur une disparition : celle de mes ancêtres, un siècle plus tôt. Dans les deux cas, je me suis aperçu que j’essayais de répondre à la même question : Odessa peut-elle échapper à ses fantômes ? »
Christophe Boltanski.

CINÉMA (à 19H)
Maïdan
De Sergueï Loznitsa (Ukraine, 2014, 2 h 07), VOSTF.
Immersion au cœur du soulèvement populaire de l’hiver 2014 sur la place centrale de Kiev, le Maïdan. Sergueï Loznitsa donne sa propre vision des événements : un processus collectif engagé pour conserver la dignité humaine d’une nation en devenir.
Présenté par Lubomir Hosejko.

Ukraine, grenier d’images

Un cycle de films donnant corps à des thématiques qui s’entrecroisent au gré des bouleversements de l’Histoire et des courants esthétiques.

L’Ukraine, vue à travers son passé soviétique et sa souveraineté cinématographique d’aujourd’hui. Avec, en contrepoint lumineux, la ville d’Odessa servant d’écrin à un cinéma avant-gardiste, son atmosphère et son esprit de liberté. D’une révolution à l’autre, retour sur des films cultes, inédits en France pour certains ou interdits en ex-URSS.

Leurs héros mythiques et sacrificiels exposant des visions singulières : migrations, conflits civils, crises générationnelles. En écho à des films étrangers à consonance odessite, on observera la surprenante faculté narrative du nouveau cinéma ukrainien, représenté par Sergueï Loznitsa, Myroslav Slaboshpytskiy, Eva Neymann, et leur besoin pressant d’intégrer la diversité culturelle européenne.

Ce cycle est proposé  par Lubomir Hosejko, historien du cinéma, directeur du Ciné-club ukrainien de Paris.

Programme du cycle de cinéma « Ukraine, grenier d’images »

04/10

L’homme à la caméra (à 18H30)
De Dziga Vertov (Ukraine, 1929, 1 h 07), film muet, musique de Volodymyr Shpinov.
Une journée de la vie quotidienne d’Odessa : ses flux incessants, le monde du travail, la vie, la mort… Un caméraman semble obstiné à tout enregistrer.
« Expérience de transposition cinématographique des phénomènes visibles, sans sous-titre, sans décor, sans studio », ce film manifeste reste une oeuvre clé dans l’histoire du cinéma.

Le cocher de nuit (à 20H30)
De Gueorgui Tassine (Ukraine, 1928, 54 mn), VOSTF, film muet, sur une musique d’Arseni Trofim. Avec Amvrossiï Boutchma, Maria Ducimetière, Youriï Choumskyi.
À Odessa, le cocher Hordiï conduit les officiers blancs dévoyés, pendant que sa fille Katia imprime des tracts, aidée par le jeune bolchevique Boris. Hordiï le dénonce aux autorités… Tourné au studio d’Odessa en 1928, année bénie du cinéma muet en Ukraine, ce film est considéré comme l’une des œuvres majeures de l’époque.

05/10

Le lac des signes-La zone (à 16H30)
De Youriï Illienko (Ukraine, 1989, 1 h 36), VOSTF. Avec Viktor Soloviov, Maya Boulgakova.
Cavale et martyre d’un prisonnier. Réfugié dans un monument représentant la faucille et le marteau, le fugitif est découvert, puis dénoncé. Il tente de se suicider… Fable poétique d’après les souvenirs de détention du réalisateur Sergueï Paradjanov, victime de la censure, incarcéré à plusieurs reprises par les autorités soviétiques.
Prix Fipresci, Festival de Cannes, 1990.

Le terre outragée (à 18H30)
De Michale Boganim (France, Ukraine, 2010, 1 h 48). Avec Olga Kurylenko, Andrzej Chyra, Sergueï Strelnikov.
Alors qu’Ania et Piotr célèbrent leur mariage à Prypiat, non loin de Tchernobyl, un accident se produit à la centrale nucléaire. Piotr, pompier réquisitionné, n’en reviendra pas. Dix ans plus tard, Ania est devenue guide dans cette ville fantôme érigée en site touristique.

12/10

Odessa… Odessa (à 16h30)
De Michale Boganim (France-Israël, 2003, 1 h 42)
Documentaire en forme de triptyque s’appliquant à cerner le mystère qu’englobe le nom de cette ville. Pour cela, la réalisatrice suit le parcours de quelques exilés juifs d’après-guerre.
Que ce soit aux États-Unis ou en Israël, la ville d’Odessa reste dans le cœur de chacun.

Commando de la soif (à 18H30)
D’Evgueni Tachkov (Ukraine, 1959, 1 h 15), VF. Avec Youriï Biélov, Valentina Khmara, Viatcheslav Tikhonov.
Épisode de la Seconde Guerre mondiale montrant sans fard et sans grandiloquence l’exploit d’un groupe de marins d’Odessa qui se sacrifient pour rendre l’eau à la ville assiégée par les Allemands.

25/10

Le Cuirassé Potemkine (à 18H30)
De Sergueï Eisenstein (Russie, 1925, 1 h 13), film muet, sur une musique de Dimitri Chostakovitch. Avec Alexandre Antonov, Vladimir Barsky, Grigori Aleksandrov.
La mutinerie des marins du Potemkine pendant la révolution russe de 1905… Commandé par les autorités soviétiques, ce film deviendra l’un des plus fameux chefs-d’oeuvre de l’histoire du cinéma. L’un des plus censurés, aussi, y compris dans son pays, pour être parvenu à exalter la révolte des humbles avec bien trop de puissance.

La maison à la tourelle (à 20H30)
D’Eva Neymann (Ukraine, 2012, 1 h 20), VOSTF. Avec Dmitriy Kobetskoy, Katerina Goloubeva, Mikhaïl Veksler.
Hiver 1944 : une mère et son fils traversent l’Union soviétique pour rejoindre leur famille. Au cours du voyage, la mère tombe gravement malade et meurt. Livré à lui-même au milieu de paysages désolés et d’une population cupide et nécessiteuse, l’enfant reste déterminé à mener son périple à terme.

26/10

Little Odessa (à 16H30)
De James Gray (USA, 1994, 1 h 40), VOSTF. Avec Tim Roth, Edward Furlong, Moira Kelly.
Tueur à gages, Joshua Shapira exécute ses contrats sans états d’âme, jusqu’au jour où son commanditaire exige un contrat à Brighton Beach à New York, quartier des Juifs ukrainiens appelé Little Odessa, où il a passé son enfance, et assassiné le fils du chef de la mafia locale…

The tribe (à 18H30)
De Myroslav Slaboshpytskiy (Ukraine, 2014, 2 h 10). Avec Grigori Fessenko,Yana Novikova, Rosa Babiï.
Sergueï, sourd et muet, entre dans un internat spécialisé et doit subir les rites de la bande qui fait régner son ordre, trafics et prostitution…
Mise en scène inventive et élégante, pour ce film intégralement interprété par des acteurs sourds-muets, sans dialogue, sans sous-titre, sans voix-off, sans musique.
Semaine de la Critique, Festival de Cannes 2014.
Aide Fondation Gan, grand prix Nespresso, prix Révélation France 4.

__________________

Source : www.mucem.org
> Programme au format PDF