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Revue de presse du 16 et 17 avril

18 Avr 2014
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Le monde, la Russie et l’Ukraine.

Le 17 avril 2104:

– Martin Weill du Petit Journal est aussi en Ukraine depuis quelques jours. [Les experts de Lie to me ont de nombreux exemples avec les « (pro-)russes » interviewés – NdT]. >Regarder le reportage de l’est de l’Ukraine

– Les Occidentaux, Kiev et Moscou ont conclu un accord jeudi à Genève pour une désescalade rapide des tensions en Ukraine au bord de l’éclatement.  » Tous les groupes armés illégaux doivent être désarmés, tous les bâtiments saisis illégalement doivent être rendus à leurs propriétaires légitimes, toutes les rues, les places et les autres lieux publics dans les villes ukrainiennes doivent être libérés « , indique le document. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, tout en se félicitant de la conclusion de l’accord, a mis en garde Moscou. « Si nous ne voyons pas de progrès, alors nous n’aurons pas d’autre choix que d’imposer plus de sanctions », a-t-il lancé. >Lire plus en français.

– Le Greffier de la Cour pénale internationale (CPI), Herman von Hebel, a reçu une déclaration déposée par l’Ukraine acceptant la compétence de la CPI pour des crimes qui auraient été commis sur son territoire à partir du 21 novembre 2013 au 22 février 2014. >lire la suite en français

– Poutine a déclaré qu’il voulait des garanties pour « les citoyens de la Nouvelle-Russie (Novorussie) » de l’est ukrainien. « Tous ces territoires ont été offerts par le pouvoir soviétique dans les années 20 [du siècle dernier], pourquoi ils l’ont fait, Dieu le sait », se demande Vladimir. >lire la suite en ukrainien.

Le 16 avril 2104:

– Dans les villes de Slovyansk et Kramatorsk (région de Donetsk), il y a des représentants du 45e régiment des troupes aéroportées de la Russie qui est stationné près de Moscou,  déclare le Premier Vice-premier ministre d’Ukraine, Vitaliy Yarema. Le nombre de troupes russes sur le territoire de la région de Donetsk continue à augmenter, déclare le directeur du Centre antiterroriste du SBU (Service de sécurité ukrainien), Vasyl Kroutov. Avant-hier (dimanche), il y avait 150  » hommes habillés en vert « (comme on les appelle), alors qu’hier, ils étaient déjà 300.

– Le SBU publie une conversation téléphonique entre les membres de groupes subversifs à Slovyansk. On entend le chef du groupe subversif (surnommé « Strilets ») qui donne des instructions à un membre du GRU de Forces armées russes (surnommé « Prapor ») sur le blocage des unités militaires ukrainiens. Alors après tu les bloques et tu ouvres le feu s’il le faut ; ce n’est pas la peine de jouer avec eux, dit-il et lui ordonne de désarmer les militaires ukrainiens. >lire le communiqué de presse du Collectif Euromaidan et regarder la vidéo en français.

– Les soldats russes sont chargés de tuer quelques centaines de personnes, et ensuite se déployer rapidement sur le territoire de l’Ukraine. Déclaration faite lors d’un briefing par un des directeurs du contre-espionnage du SBU, Vitaliy Naida : « L’objectif principal des commandos et des forces spéciales sur le territoire de l’Ukraine est la déstabilisation maximum de la situation. »

– L’OTAN décide de renforcer les défenses le long de sa frontière orientale. C’est ce qu’a déclaré le Secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen. A titre d’exemple, le Secrétaire général a cité la présence d’un plus grand nombre d’avions dans les régions baltes et de navires alliés dans la mer Baltique et dans la partie orientale de la Méditerranée, et « ailleurs, si nécessaire. »

– Le Service spécial ukrainien arrête 23 officiers de la Direction centrale du renseignement de la Russie. Ceci a été dévoilé par le Directeur du Service de sécurité de l’Ukraine, Valentyn Nalyvaytchenko.

– Le porte-parole adjoint du gouvernement allemand, Georg Streiter, déclare que Kyiv ne peut pas tolérer indéfiniment l’occupation des postes de police et autres bâtiments gouvernementaux par des individus armés. Pour cette raison, Berlin soutient l’opération antiterroriste dans l’Est de l’Ukraine.

Le 15 avril par  Juan Sarkofrance, blogueur politique:

Les accusations occidentales sont violentes et directes. Prenez le Canada, pourtant presque voisin de la Russie: d’après son premier ministre ce lundi, l’occupation de bâtiments officiels dans plusieurs villes de l’est de l’Ukraine était « de toute évidence (…) strictement l’oeuvre de provocateurs russes envoyés par le régime Poutine« .
La Russie de Poutine a, bien sûr, démentie. Elle a aussi menacé d’une réplique militaire.

L’Europe et les Etats-Unis se sont décidés à durcir leurs sanctions. Après la prise de contrôle de la Crimée, la Russie poutinienne n’avait eu qu’à subir que quelques gels de comptes bancaires. L’autocrate Poutine lui-même n’est pas concerné. Lundi, les Européens ont prévenu que la liste des Russes touchés par des restrictions de visas et de gels des avoirs serait élargie.
On a peur.

Les opinions publiques sont divisées. Prenez la France. La gauche de la gauche s’inquiète de l’anti-russisme primaire. On aurait négligé que la Crimée était finalement russe il n’y a si longtemps. Tiens, pourquoi ne pas rendre la Corse à Gênes ? Les frontières sont-elles ajustables en fonction de l’histoire et de nos intérêts ? >lire l’article