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A la recherche…

27 Jan 2015
famille

Aujourd’hui, nous vous présentons Marjorie qui a répondu à notre appel des rédacteurs. Son histoire est celle de la famille, celle de la recherche des origines.


MarjorieJe m’appelle Marjorie, j’ai 34 ans et je suis mère de 3 enfants. J’ai grandi en Auvergne, en écoutant mes grands-parents parler une langue très étrange à mes oreilles. Plus tard , je suis allée (avec mes soeurs et mes cousines) en colonie de vacances à Tchornohora. A la fin du lycée, je suis partie 3 semaines en Ukraine, avec un groupe de jeunes, pour découvrir ce pays dont on m’a tant parlé !

Et aujourd’hui, j’ai toujours les yeux rivés sur l’Ukraine !


J’aime l’Ukraine ! Mes origines, mon nom viennent de ce pays. J’ai donc décidé en 2006 d’entamer des recherches pour savoir d’où venaient mes grands-parents et comprendre leur parcours de cette Ukraine natale, à la France, terre d’accueil, en passant par l’Allemagne nazie.

Plaque devant le  camp de personnes déplacées de Lyssenko(Hanovre)             où était ma famille.  Nous sommes nombreux à chercher …..
Plaque devant le camp de personnes déplacées de Lyssenko(Hanovre) où était ma famille. Nous sommes nombreux à chercher …..

J’ai commencé par réunir toutes les vieilles photos sur ma famille et j’ai essayé de les analyser. Puis, j’ai entrepris des démarches pour obtenir le dossier de naturalisation de ma famille. C’est un trésor d’informations pour moi. Sur internet, j’ai fait une demande au service international de recherche (ITS) … il faut attendre des mois … il y a beaucoup de monde qui entreprend des recherches. L’ITS m’apporte des informations mais au compte goutte, encore aujourd’hui j’ai des demandes en cours auprès des archives allemandes ! Je dois donc apprendre, connaître l’histoire des « OST » (ostarbeiter) ukrainiens et sur les « DP camps » (camp de personnes déplacées) puisque mes grands-parents ont vécu tout cela. J’ai donc fouillé sur internet, lu des livres d’histoire, des biographies et tous ce qui pouvait m’aider à comprendre cette époque. Je fais aussi une demande à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, il y avait une section ukrainienne … J’obtiens notre dossier ! Cela me permet de recouper mes informations !

Photo de tonton Léonid durant la grande guerre patriotique, cet écusson                                                        sur sa poitrine m’a orienté vers le sort des ukrainiens ostarbeiter.
Photo de tonton Léonid durant la grande guerre patriotique, cet écusson sur sa poitrine m’a orienté vers le sort des ukrainiens ostarbeiter.

Etape suivante : j’envoie mon premier courrier, une adresse à Kharkov qu’on m’a donnée, peut-être une cousine, mais j’écris en anglais : erreur ! Pas de réponse ! Pour me remotiver, je passe 8 jours de vacances à Kiev, en octobre 2010, grâce à Ukraine Découverte ! Une agence de tourisme franco-ukrainienne qui organise des séjours touristiques mais accompagne aussi les français qui cherchent leurs familles et leurs origines! Juste ce qu’il me fallait, je garde leur adresse précieusement !

Et c’est reparti … J’entreprends maintenant des ébauches d’arbres généalogiques.
Je me fixe des règles : savoir quelles vies ont eu les frères et sœurs de mes grands-parents et connaitre les enfants et petits-enfants de ceux-ci. Je décide aussi de ne pas déranger, si on ne souhaite pas me connaitre ou m’aider, libre à chacun.

message
message laissé par mon arrière grand-mère au dos de sa photo envoyée à ma grand-mère

J’envoie un courrier à un autre membre de la famille (j’ai trouvé son adresse sur une vieille enveloppe) : enfin une réponse ! Cette cousine me donne une autre adresse : j écris, la réponse arrivera … 3 ans plus tard ….
J’ai réuni des vieilles adresses, et j’ai continué d’écrire : on me répond, par courrier, par mail. Enfin … j’avance d’un pas de cosaque géant. On me raconte les histoires de famille. On me donne des noms et des dates et je trouve les dernières branches de la famille de mon grand-père grâce à Facebook ! Mais je n’ai trouvé que la famille de mon pépé Valentin …. Désormais je me concentre sur les photos de ma babouchka : encore des traductions pour comprendre qui sont sur ces photos : début d’un arbre généalogique mais pas d’adresse.

famille
Des sourires et quelques larmes pour une famille séparée pendant 71 ans.

l’Ukraine mais avec un objectif précis : rencontrer ma famille et essayer de trouver la branche de ma grand-mère ! Je reprends contact avec Ukraine découverte et nous préparons ce qui pour moi est l’aboutissement de huit années de recherches. Du 17 au 27 septembre 2014, c’est un bonheur immense ! Une famille aimante et gentille m’a accueillie. Ma guide et moi avons exploré une piste pour la famille de ma grand-mère … résultat ? Un cousin puis une cousine puis deux …et des histoires qui me déchirent le cœur, mais je suis fière de ne pas avoir abandonnée, je suis fière de mes origines et de ma famille !

C’est le début d’une belle aventure …