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Chpéliasti kobzari, renouveau de la bandoura

16 Avr 2013
Kobzari

L’ été 2010 a vu naître un groupe de musique ukrainien peu ordinaire. Yaroslav Dzhus, jeune musicien de 22 ans, demi-finaliste de l’émission l’Ukraine a un incroyable talent, crée le sextuor Chpéliasti kobzari (Шпилясті кобзарі), groupe de six jeunes bandouristes.

Bandoura

La bandoura devient un instrument populaire et moderne. Et pourtant cet instrument à cordes (63! chez nos musiciens) descend de la kobza, son prédécesseur du XIIe ou XIVe siècle, joué par les kobzari, bardes ou troubadours ukrainiens qui accompagnaient ainsi leurs chants ou narrations à la gloire des cosaques. Au moyen de nombre élevé de cordes et la manche, la bandoura devient chromatique et les permutateurs permettent de changer la variété de ses tons et demi-tons. Elle associe les principes de la cithare et du luth: on en pince les cordes avec les doigts, les longues basses avec la main gauche, et les cordes mélodiques avec la main droite.

Avec leurs instruments populaires, Chpéliasti kobzari participent ainsi à la troisième saison de l’Ukraine a un incroyable talent et son équivalent russe, La Minute de gloire et sortent finalistes du dernier. Le concept d’un collectif créatif, positif, original qui présente parfaitement l’Ukraine grâce à la traditionnelle et unique bandoura gagne du terrain, et de plus en plus de jeunes commencent à s’intéresser à cet instrument à (beaucoup de :-)) cordes. Nos kobzari disent qu’avec des bases de pratique d’un instrument musical (guitare, piano etc), s’initier à la bandoura devient moins compliqué. Mais il faut savoir que les garçons ont de nombreuses années d’études de jeu de la bandoura derrière eux et ils ont tous terminé l’Ecole supérieure de l’art de la kobza de Stritiv, unique en Ukraine.

Chpéliasti kobzari représentent six villes de l’Ukraine, de l’ouest à l’est: Ternopil, Rivne, Brovary, Donetsk, Jytomir, Tchernihiv, partagent de goûts musicaux différents, mais ils ont tous une chose en commun: l’amour de la langue, la chanson et la terre natale. Ils interprètent les chansons populaires, d’auteur, les œuvres instrumentaux et la musique rétro revisitée dans le style de charge musical. Ils sont persuadés que la musique populaire n’est pas ringarde et que des fois, il faut l’arranger une pointe différemment pour attirer la jeunesse perdue entre le monde anglo-, russo- et autre-phone. Les musiciens sont capables de reproduire des mélodies de Lady Gaga, Beatles, Queen, Okean Elzy etc en quelques minutes et en les adaptant au jeu de la bandoura.

Yaroslav Dzhus

Le fondateur de talent et le frontman Yaroslav Dzhus joue du piano et de l’accordéon depuis ses 4 ans, en 2008 il a terminé l’Ecole de Stritiv et en est professeur depuis 2009, en 2011 il sort de la faculté d’art musical de l’Université pédagogique Dragomanov de Kyïv. Depuis 2009, il est aussi un des membres de l’Union de kobzari de l’Ukraine. Petite anecdote:  il a appris l’alphabet à 1,5 an, à lire – à 3 ans grâce aux méthodes de jeu de sa maman. Yaroslav est aussi DJ, compositeur, chanteur, fervent défenseur de la langue et du folklore ukrainien dans la société actuel débordant de l’information à la mode venant de l’étranger.

J’ai découvert les Kobzari l’an dernier lors de ma visite en Ukraine, voici l’extrait d’une kolomeyka (коломийка), courte chanson folklorique houtsoule, provenant de la ville de Kolomeya à l’ouest de l’Ukraine:

Et encore un peu de pot-pourri:

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Sources:
http://vk.com/shpylyasti
http://slovoprosvity.org