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Le Ciné 32! propose la séance du film Les chevaux de feu de Sergueï Paradjanov.
Serguei Paradjanov, de son vrai nom Sarkis Paradjanian, est né à Tbilissi, en Géorgie, le 9 janvier 1924, de parents arméniens.
En 1950, Paradjanov se marie avec Nigyar Kerimova, à Moscou. D’origine musulmane tatare, elle se convertit à la religion orthodoxe pour l’épouser. Elle sera plus tard assassinée par des parents qui ne lui ont pas pardonné cette conversion. Il achève ses études sous la direction de Mikhail Romm en 1952. Cette année-là, il obtint son diplôme de réalisateur, que paraphe Dovjenko. Dès 1954, il entre aux studios Dovjenko, à Kiev, et réalise plusieurs courts-métrages et documentaires en langue ukrainienne (Doumka, Les Mains d’or, Natalia Oujvy). Il apprend l’ukrainien et se remarie avec Svetlana Ivanovna Cherbatiouk en 1956. Elle lui donnera un fils (Suren, 1958).
Ses films singuliers sont souvent influencés par la diversité ethnique de sa région natale, le Caucase, et mêlent réalité sociale, folklore, légendes et chamanisme. Ses premières œuvres, tournées en Ukraine (et inédites et France), sont assez proches du réalisme socialiste (comme Le premier gars, amourettes champêtres dans un kolkhoze) jusqu’à la rupture des Chevaux de feu (1964). Paradjanov adapte la nouvelle « Les Ombres des ancêtres oubliés », d’un écrivain ukrainien du début du siècle, Mikhail Kotzubinsky. Le film, perçu comme un signe de renouveau dans le classicisme du cinéma soviétique, remporte de nombreuses récompenses internationales, notamment le 1er Prix du Festival de Mar del Plata. Paradoxalement, c’est à cette époque que commencent pour lui les difficultés avec les autorités. Paradjanov qui prend position en faveur d’intellectuels ukrainiens dissidents, sera pour l’Occident le premier symbole officiel de l’oppression des artistes soviétiques (Tarkovski en sera un autre). Son chef d’œuvre est désavoué par les autorités de Moscou parce qu’il est tourné en dialecte houtsoul (des Carpates ukrainiennes) et non doublé en russe.
En 1968, Serguei Paradjanov s’installe à Erevan et travaille avec la communauté arménienne à la réalisation de Sayat nova. Le film, récit à la fois historique, poétique et baroque, sur la vie du poète arménien du XVIIIe siècle Sayat Nova, est très vite retiré de l’affiche en raison de son anticonformisme, esthétique, loin du réalisme socialiste de rigueur, et idéologique, les allusions au nationalisme arménien étant par trop évidentes.
Dès la sortie de son film en 1969, Paradjanov est pratiquement condamné au chômage ; ses différents projets sont, soit refusés, soit interdits. Par la suite, tous ses projets de films sont refusés et ses prises de positions publiques contre l’arrestation de journalistes et d’intellectuels ukrainiens le marquent d’une croix rouge.
Remontée par Youtkevitch, une nouvelle version, censurée, est présentée à Moscou en 1971… pour être retirée après deux semaines d’exploitation ! De graves ennuis attendent alors le cinéaste.
En décembre 1973, il est arrêté et accusé de « trafic d’icônes et de devises », d' »incitation au suicide », d' »homosexualité »… ce dernier délit le condamnant, en avril 1974, à cinq ans de camp de travail, malgré des troubles de la vue et une maladie cardiaque. Paradjanov fait la une des journaux lorsqu’il est incarcéré. Les comités se mobilisent (en France, Yves Saint Laurent, Françoise Sagan, et surtout Louis Aragon, montent au créneau). Le pouvoir reproche implicitement au cinéaste de promouvoir le nationalisme…Serguei Paradjanov a été libéré le 30 décembre 1977, par suite d’une remise de peine.
C’est en prison et dans les années qui suivirent, que Paradjanov produira la majorité de ses dessins et collages, qui constituent une part importante de sa création.
« Libre », il s’installe en Géorgie, dans sa maison natale et tourne clandestinement Le signe du temps (1979), court-métrage de sept minutes qui témoigne de sa présente détresse et où il décrit sa vie quotidienne et celle de ses amis.
…Paradjanov est de nouveau arrêté le 11 février 1982, avec l’accusation de corruption. Jugé par le tribunal de Tbilissi en octobre, il est libéré en novembre de la même année.
En 1984, il entreprend La légende de la forteresse de Souram (1986), tirée d’une nouvelle du Géorgien Daniel Chonkadzé selon laquelle une forteresse ne peut être sauvée de la ruine que si un homme y est emmuré. Le film est tourné en plans larges fixes et frontaux. Après le court-métarge documentaire, Arabesques sur le thème de Pirosmani (1985), il entreprend Achik Kerib, conte d’un poète amoureux (1988) qui sera son dernier film. Tiré d’une nouvelle du poète russe Mikhaïl Lermontov, il rappelle les contes des Mille et une nuits : un jeune troubadour pauvre tombe amoureux de la jolie fille d’un riche marchand. Pour pouvoir l’épouser il décide de faire fortune en parcourant le monde… Paradjanov dédiera ce film à son grand ami le cinéaste Andreï Tarkovski.
Il avait à peine commencé le tournage de La confession (d’après Lermontov), une allégorie ouvertement politique (et polémique), quand il meurt d’un cancer mais aussi épuisé par des années de prison (il avait 66 ans, le 20 juillet 1990 à Erevan en Arménie). Les quelques plans qu’il a réussi à tourner seront inclus dans le film Paradjanov : le dernier printemps, réalisé par son ami proche Mikhaïl Vartanov en 1992. Il laisse une œuvre inachevée, ancrée dans les remous de l’histoire du Caucase, habitée par le merveilleux d’un Orient mythique, et dans laquelle « littérature, histoire, ethnographie et métaphysique se fondent en une unique vision cinématographique, en un acte unique ». Pour Paradjanov, l’essentiel n’était pas la narration, mais la vision, l’image. Il disait s’inspirer souvent de ses rêves et ne faisait pas de distinction entre un tableau et un film.
Détails
Lieu
Paris, 75014 France + Google Map